lundi 31 août 2009

voyage en terre "ceinte"

Voyage en terre ceinte


Un homme un jour fit un voyage
Qui l’amena dans une cage
Où croassaient deux corbeaux noirs,
Sans un répit, sans un espoir.

Bien que la cage fut dorée,
Bien que radieuse, ensoleillée,
Il n’en fut pas ébloui tant
Leurs cris étaient assourdissants.

Quand il se déplace on le tâte
Pour vérifier ses blanches pattes,
Puisque l’exode est illusoire
Pour ceux qui ont les pattes noires.

Il songeait à sa femme enceinte
En foulant cette terre ceinte
De fils de fer, de barbelés,
De murs en pierre honteux dressés
Qui séparaient les deux corbeaux,
Qui séparaient les laids des beaux.

Si par malheur son nouveau-né,
Sur cette terre écartelée,
Voyait le jour sous cette nuit,
Voyait le jour en étant pris
Entre le marteau et l’enclume
Tiendrait-il l’épée ou la plume ?

Torturé par mille questions
Il faillit perdre la raison
Et ne retint de ce voyage
Que la révélation du sage

Observe mais jamais
Aux folies ne prend part
Sur le livre du Vrai
Ne s’inscrit pas l’Histoire.

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